Une touche de magie, un soupçon de paranormal, une attraction
Comme j’ai eu l’occasion de vivre quelques jours en compagnie d’un cyclone lors de son passage à La Réunion, l’expression « Un vent à décorner les bœufs » était toute trouvée :
Cette expression, cantonnée au monde rural, s’est étendue au langage courant entre la fin du XIXe et le début du XXe. Elle est aisée à comprendre : c’est un vent très violent. Mais comment est né en cette image dans notre esprit ?
Explication : lorsqu’ils sont parqués à l’étable, les bovins peuvent se blesser avec leurs cornes ou être gênés pour s’alimenter. Pour éviter cela, les paysans les écornaient à l’air libre, sans désinfectant, ce qui provoquait des saignements qui attiraient les insectes. Ils profitaient alors des jours de grand vent pour pratiquer cette opération et permettre à la plaie de sécher et cicatriser.
Un texte de 1876 dit aussi que cette expression aurait vu le jour sur les navires transportant des bovins. Par temps agités, les roulis poussaient les bœufs contre la paroi et leurs cornes se brisaient, ce qui causait parfois leur mort.
En Tunisie, on dit « rih itayyar » (un vent à faire voler), en Espage « viento de novela » (le vent d’un roman) ou « un viento de mil demonios » (un vent de mille démons), en Belgique « rotwind » (vent pourris) ou « van je sokken geblazeb worden » (être soufflé hors de ses chaussettes).
[Crédit image : pixabay /wenzlerdesign]