Une touche de magie, un soupçon de paranormal, une attraction
Un casting, une centaine de candidats, huit lauréats.
Leur rêve ? Intégrer une société secrète dans un château en Ecosse, où une poignée d’élus vivent comme à la cour du Roi Soleil chez le mystérieux « Marquis ».
Au programme : séduction, mensonges et manipulations…
Si Charlotte avait su comment ça finirait… sûr qu’elle n’aurait pas suivi Billy dans cette galère!
Couverture : il y a du peps dans cette couverture jaune pétant et ce personnage très intrigant. Le titre s’affiche dans une écriture amusante et même le nom de l’auteur est sublime d’esthétisme.
4e de couverture : beaucoup de peps également, autant par les différentes écritures, les silhouettes que le texte très accrocheur.
Immédiatement, on s’immerge dans le récit, poussé par une écriture énergique et jeune. Une fois dans l’estomac du village (comprenez le restaurant 😉 ), on plonge dans l’ambiance de la vie de Charlotte, sa famille, ses rêves. Le personnage s’esquisse à chaque page, c’est délectable.
À noter qu’il s’agit de la seule personne que je connaisse qui dégaine son rouge à lèvres pour faire fuir des copines trop envahissantes et qui fait une étrange collection (mais ça je vous laisse le découvrir). On se laisse facilement happer par son départ à Paris, puis tout s’enchaîne. Les personnes rencontrées deviennent des surnoms, avant de s’étoffer, c’est très agréable. On s’attache facilement à leur vie, leurs challenges.
J’ai beaucoup aimé quand la semaine de stage nous est relatée à la façon d’un exercice d’écriture, cela nous met doublement dans l’ambiance.
J’ai trouvé dommage de « prôner » le besoin de se droguer pour se donner du courage, mais c’est vraiment la seule fausse note dans ce concours. La fin est sublime, je me suis fait totalement avoir ! Enfin sublime… si on parle du fond c’est un peu pathétique, mais comme c’est bien amené !
Je terminerai par une phrase qui m’a marquée par sa beauté, sa force : « Un poète, plutôt. Je ne suis que de la chair à brouillon, vous savez… »
Bilan : si vous voulez être surpris, rencontrer des personnages hauts en couleur, il ne faut pas hésiter à plonger aux côtés de la marquise ! C’est du pur bonheur.
Interview de Joanne Richoux
Pourquoi avoir choisi de nous relater un concours, aussi original soit-il ? Tu aimerais participer à ce genre de challenge ?
Ce concours m’a surtout permis de créer un univers loufoque où j’ai pu m’amuser. J’ai adoré mélanger les codes dans Marquise ; spécialement ceux du 18e siècle et de notre époque. Je voulais façonner un microcosme inédit et déjanté, et l’idée du concours pour l’intégrer me semblait efficace.
Ensuite, est-ce que j’aimerais participer à un concours comme celui-ci ? Hm… peut-être que j’ai écrit ce roman parce que j’ai vécu dans le château de Marquis, qui sait ?
Est-ce que la vie de château te plairait ? Vivre à une autre époque ?
Existe-t-il quelqu’un sur Terre à qui la vie de château ne plairait pas ?
Plus sérieusement, la fin du 17e et le milieu du 18e m’ont toujours beaucoup plu. La dentelle, le langage, les intrigues, les chemises à jabots, les perruques, les châteaux… Esthétiquement, je trouve ça magnifique. De là à vivre à cette époque… Disons que j’aimerais y passer une journée, pour voir. Puis le lendemain dans les années soixante, tiens !
Tu as inventé un nouveau syndrome, celui du marcassin. C’est grave, docteur ?
Haha, je suis contente qu’on me donne enfin l’occasion d’évoquer le syndrome (très scientifique et sérieux) du marcassin ! Cette théorie repose sur des années d’observation sociologique, mêlées à un parallèle animal. Quand on considère un marcassin, généralement on s’extasie : il est mignon, innocent, pataud, bref… à croquer. Alors que le sanglier adulte provoque rarement un tel engouement. C’est pareil avec les humains : souvent, lorsqu’on est enfant, on est tendre, gentil, plein de promesses, puis la crise d’ado, les expériences et le cynisme nous transforment en adultes plus ou moins repoussants.
Je crois que le syndrome du marcassin, c’est la théorie de l’homme naturellement bon de Rousseau, édulcorée par mes soins.
L’assemblage des parfums relève une importance intéressante dans ce château. Les as-tu choisis au hasard, pour l’image, pour la sonorité ou est-ce plus recherché ?
Je suis fascinée par les odeurs (big up à JB Grenouille). Je trouve que c’est quelque chose qui joue un rôle déterminant dans les souvenirs d’un endroit, le plaisir qu’on a à retrouver le printemps, à se promener en sous-bois, ou encore dans l’identité d’une personne.
Dans Marquise, chaque membre du château a un parfum bien à lui, composé de notes uniques qui correspondent à des facettes de sa personnalité. Candice par exemple, la styliste excentrique, porte de la pomme verte, du pamplemousse et du coquelicot ; des notes explosives et acidulées. À l’inverse, pour Eliott le coiffeur introverti, c’est la fleur de lotus et poivre.
En bref, je me suis amusée à jouer à la parfumeuse folle !
Si tu devais créer un parfum pour « Marquise », quelles en seraient les flagrances ?
Hm, c’est difficile. Je dirais un départ vert et léger avec des agrumes et de la violette. Puis des fleurs blanches en notes de cœur, comme le muguet et le jasmin. Et enfin un fond plus chaud et sucré, avec de la fleur d’oranger, du miel.
Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de cette fin ? Un ras-le-bol personnel ou une réalité ?
J’avais envie de surprendre. J’aime beaucoup les romans et les films où le twist final nous retourne le cerveau et permet une seconde lecture de l’œuvre. Bon, il était difficile de gérer l’écriture du roman en ayant toujours en tête ces deux lectures, mais je suis fière de m’y être pliée : j’ai énormément de retours sur la fin de Marquise. Elle a plu souvent, frustré quelques fois, mais elle a marqué (un coucou à Musset). En tous cas, elle n’a pas laissé indifférent, et c’est ce que je voulais.
Ton livre a bénéficié d’un lancement dans la box Mille et un livre, est-ce un plus au niveau des retours ?
Oui, évidemment, et je remercie encore Milena pour ce partenariat. Déjà, c’était génial de découvrir les goodies livresques qui accompagnaient Marquise : une bougie parfumée, un coloriage, un bloc-notes Harry Potter et des marque-pages magnétiques inspirés de Charlotte et Billy. Puis ça a envoyé le roman vers des lecteurs qui n’en auraient peut-être pas entendu parler autrement. Je suis ravie !
Sur quels projets es-tu ?
En ce moment, je travaille sur un remake des Liaisons Dangereuses par deux lycéens terribles. Le projet a été validé par mon éditeur, j’ai hâte de pouvoir en dire plus ! J’ai aussi terminé le premier jet d’un roman dont l’action se déroule dans les années 60… et j’ai encore d’autres histoires farfelues qui me trottent dans la tête !
Quelle est ton actualité ?
Récemment, j’ai participé à mon premier Salon : la fête du livre d’Hyères. Une expérience vraiment superbe, quoiqu’un peu angoissante (je suis du genre angoissé comme sanglier, moi). Un autre Salon est prévu pour octobre, et samedi prochain, j’aurais la chance de dédicacer Marquise dans la librairie d’Arthaud, qui se trouve à 10 mètres de ma porte. C’est grisant de se dire qu’après avoir arpenté ses rayons pendant des années, je vais passer de l’autre côté de la barrière.
Merci beaucoup d’avoir pris du temps à répondre à ces questions, j’espère retrouver ta plume prochainement dans une autre histoire aussi pétillante que celle-ci !
Merci à toi de me les avoir soumises 🙂
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