« Nordie » et interview de l’auteure

Pénétrez dans le monde de Nordie, ou quand le souffle de la fantasy rencontre l’émoi de la romance.

Deijan et Guilendria se connaissent depuis l’enfance. Lui rêve d’exploits guerriers et d’héroïsme, de carrière militaire et de liberté. Mais son destin va l’enchaîner à une existence qu’il exècre, et faire de lui un homme désabusé, amer et froid.

Guilendria, elle, rêve… de lui, depuis le jour de leur rencontre. Timide et discrète jusqu’à la transparence, elle a voué son cœur à Deijan. Et la vie va la combler… de la plus cruelle des manières !

L’amour peut-il vraiment triompher de tout ?

Couverture : intriguant, j’aime assez le noir-blanc avec une touche de rouge. Par contre, je ne comprends pas le voile veiné devant le personnage et je suis curieuse d’en comprendre la raison.

4e de couverture : force guerrière contre rêves amoureux, c’est un résumé qui donne envie de creuser le sujet et rencontrer ses personnages.
Sur la version papier, une belle phrase de Anne Cantore clôture le résumé : « Guilendria et Deijan vous surprendront. L’une par cette force qu’ont les faibles quand on les colle au pied du mur, l’autre par cette faiblesse qu’ont les forts quand ils acceptent de baisser leur garde« .

Carte : en couleur s’il vous plaît ! Sympa, pas trop de noms pour garder une bonne idée des lieux.

Avis : Hum, l’auteure annonce la présence sur son site d’un calendrier pour se repérer dans le temps, j’ai peur de me perdre du coup. En commençant la lecture, je comprends mieux ce bonus sur le site. En haut de la page : « 3e sei de lune blanche, 1735e renouveau« , mais je vous rassure, on se fait vite à ce temps différent.

Il y a plusieurs notes de bas de page pour apporter des explications. Je ne suis pas fan, d’ordinaire, mais là j’ai beaucoup apprécié et même trouvé amusant de découvrir dans la note attachée à un prénom des informations concernant cette personne ainsi que sa situation familiale. Un moyen original de rajouter des détails, sans que ce soit dans la narration.

Entrée immédiate dans l’action, la plume de l’auteure est très plaisante et fluide. On fait la connaissance de Deijan, à la tête d’un escadron fidèle au roi. Cet homme est désigné comme « Le fléau » (ça vous laisse présager de son efficacité à traquer les Écumeurs). On s’immerge dans son passé, un moyen très original d’en apprendre plus sur la tradition familiale en matière d’éducation : étudier une partie du temps dans sa propre famille et l’autre dans une famille différente. C’est une belle mise en bouche. On suit aisément sa vie trépidante, puis une lettre arrive et tout change.

Un saut dans le temps de 3 ans et voilà que l’on passe à Guilendria et son union. La vie rose bonbon rêvée n’est pas au rendez-vous. La noirceur qui baigne l’âme de Deijan étouffe rapidement les rêves de la jeune fille, mais elle continue à vouloir croire à un mieux. Jusqu’à quand supportera-t-elle cette situation ? La haine d’une cousine de Deijan fait rapidement partie de son quotidien, on se demande quel sera l’élément déclencheur du changement.

Puis une attaque chamboule tout, les écumeurs ont pris pour cible le Fléau, l’homme qui les traquaient que trop bien. Blessé, caché, soigné avec discrétion. Guilendria démontre une force insoupçonnée et découvre la sexualité (une bonne partie de la fin du roman). La rencontre avec le ciseleur est terriblement efficace et laisse des marques.

Bilan : J’ai lu d’une traite ce roman, que j’avais reçu en tant que « livre voyageur ». Je me suis facilement attachée à tous les personnages, même les plus horribles, que ce soit par leurs actes, leurs mots, leurs décisions, ils ont tous à un moment donné quelque chose qui nous satisfait.

Interview

Cecile ama courtois

Merci, Cécile Ama Courtois , d’avoir bien voulu répondre à mes interrogations. Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour et merci à toi ! Cécile est mon vrai prénom (de baptême). Je vais avoir 44 ans à la fin du mois. Je suis mariée depuis bientôt 18 ans et mère de deux garçons (dont un aura 18 ans à la fin de l’année… oui, je me suis mariée enceinte !) lol

Je suis une hyperactive incapable de laisser tomber une activité pour en privilégier une autre, donc en plus de mon travail (je gère une petite entreprise avec mon mari) et de mon rôle de maman, j’élève des chevaux, je lis énormément, je m’occupe d’un groupe d’ados (chrétiens), je chante et… j’écris 😊 (et donc je dois aussi gérer la promo, les salons, dédicaces…)

Bref, s’ennuyer je ne sais pas ce que ça veut dire !

Tu as commencé à écrire de la poésie avant de passer à la fiction. Qu’est-ce qui t’a fait changer de registre ?
En réalité, j’écrivais des histoires bien avant de me mettre à la poésie. Déjà enfant, je noircissais des cahiers avec des dessins et les légendes qui s’y rapportaient. Des genres de romans graphiques, quoi 😊.
J’ai commencé à écrire de la poésie à l’adolescence parce que c’était la manière la plus efficace que j’avais trouvé d’expectorer mon mal-être, mes doutes, mes questions et mes passions. Quand j’ai rencontré mon mari, j’ai tout arrêté pendant presque 10 ans pour me consacrer à lui, à la maison, aux enfants… puis en 2008, pour l’anniversaire de ma maman, mes sœurs m’ont demandé si je pouvais lui écrire un poème. Je ne m’en sentais plus capable alors j’ai cherché sur internet et je suis tombé sur une communauté de poètes : Créapoèmes. J’ai été sidérée de voir le nombre de gens de tous horizons, des gens comme vous et moi, des adultes… qui écrivaient de la poésie ! Du coup, je m’y suis remise avec une fièvre et une passion décuplées ! Ça a complètement changé ma vie qui s’enlisait dans le quotidien !

C’est sur ce site que j’ai rencontré un frère de plume, qui un jour m’a mis au défi d’écrire, non pas un poème, mais une courte histoire, une nouvelle, sur le thème de la fantasy. J’ai relevé le défi et paf !! Seconde révélation ! C’est ça que je voulais faire !

Je n’ai plus jamais arrêté 😊.

Passons au roman Nordie et à sa couverture. J’ai eu de la peine à saisir ce qu’elle recelait avant la lecture, il en est encore le cas après. Pourrais-tu expliquer ce qu’elle évoque pour toi ?
Cette couverture représente Guilendria, mon personnage principal. Grise et brumeuse en apparence, sans épaisseur, sans intérêt, mais avec dans les veines et dans le cœur une force, une passion et un courage extraordinaires. Cela représente aussi le sang : celui des blessures de Deijan, celui qu’Ifhoras fait couler dans le dos de Guilendria…

Je suis très « symboles »…

Guilendria, tome 1 : Nordie par Courtois

J’ai trouvé une autre couverture sur Internet, c’était un essai ?
C’était mon souhait d’origine, mais mon excellent éditeur, sont directeur de collection et notre merveilleuse illustratrice Vael Cat m’ont expliqué que les symboles, c’était bien, mais que là, c’était trop abscons pour être vendable (mdr). Et c’est vrai, aujourd’hui quand je revois cette couverture, je me dis que moi-même je n’achèterais pas un livre aussi bizarre ! C’est sur leurs conseils avisés que Vael et moi avons retravaillé la couverture.

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire cette histoire ?
Cette histoire, j’en ai rêvé pendant des mois ! Alors un jour, je me suis dit : elle te poursuit, il faut l’écrire. Depuis, elle a changé. Dans le rêve, je n’avais que le début et la fin. J’ai longuement réfléchi à ce que je voulais transmettre à travers cette histoire. Quelles valeurs, quel message je voulais faire passer. Je n’écris jamais rien qui n’ait pas de message ou qui ne véhicule pas les valeurs qui me sont chères. Là, je tenais à montrer qu’une héroïne de romance n’était pas obligée d’être super woman. Les héroïnes badass, masculines, à qui rien ne fait peur… je n’ai jamais réussi à m’y identifier. J’aime les personnages qui ont des failles. Je voulais des personnages riches, avec une histoire, avec du positif et du négatif. Des personnages qu’on n’aime pas forcément au premier regard. Et puis, surtout pour la suite, je voulais aussi évoquer des problèmes de société tels que la pauvreté, les sans-abris, les migrants, la religion… mais pas d’une manière frontale. C’est ce que j’aime avec la fantasy, c’est qu’elle permet d’aborder et de creuser des sujets brûlants mais sans en avoir l’air. Si mes romans et nouvelles permettent que quelques personnes se posent des questions et observent le monde d’un œil différent, je me sentirai comblée.

Quand j’ai discuté avec toi, tu m’as dit « C’est qu’il y en a, du travail caché, dans ce livre ». Est-ce que tu pourrais en dire plus sur ces recherches ?
Chacun de mes livres, nouvelle ou roman, représente une certaine quantité de travail de recherche. Cela ne se voit pas forcément et je suis peut-être trop perfectionniste, mais j’aime, d’une part, que ce que je dis soit vrai. Même dans un monde que j’ai créé de toutes pièces, si je donne la recette d’un remède contre la fièvre, il faut que ce soit vrai.

Pour ce roman, j’ai créé un monde que je voulais ressemblant à notre haut moyen-âge (ou début renaissance). Donc je me suis renseignée sur ces périodes : habitudes, nourriture, vêtements, ameublement… pour être cohérente. J’ai fait dessiner une carte de mon monde, pour cela, j’ai longuement réfléchi à la structure géologique, économique, climatique… en fonction des orientations que je voulais donner à l’histoire. Il faut que tout concorde.

Ce premier tome se passe au royaume de Belterre, qui est un pays avec une terre très riche, où les revenus et le patrimoine sont principalement agricoles. J’ai donc décidé que tous les noms de famille, surtout des nobles, seraient en rapport avec la culture. Des noms de céréales ou de plantes cultivées. Ainsi Bucail et Eteule, par exemple, sont des noms de céréales. Plus bas, vers la ville d’Équisia, sont situés les grands élevages de chevaux. Les gens portent donc des noms en rapport avec le monde du cheval. Etc. Cela peut sembler bête, mais pour moi, cela participe d’une certaine harmonie et j’aime que tout soit harmonieux.
De même, j’ai fait des recherches sur la torture au moyen-âge et sur le peeling (je n’en dis pas plus mais ceux qui ont lu le livre savent de quoi il est question) et j’avoue avoir failli vomir à plusieurs reprises en faisant ces recherches !

Bref, quelques exemples parmi beaucoup d’autres ! Je peux également rester bloquée des heures sur un mot parce que je fouille internet jusqu’à ce que j’aie trouve LE mot qui exprime très précisément ce que je veux dire.

Est-ce que tu t’es inspirée du règne animal pour l’éducation des enfants dans la famille de Deijan ? (Comme les cachalots qui confient l’éducation de leur progéniture à d’autres baleines  durant leur absence)
Pas du tout ! Je ne savais même pas que les cachalots faisaient ça ! MDR

Non, je me suis inspirée de la tradition qui avait cours au moyen-âge, chez les nobles, de confier leurs fils à d’autres nobles, des chevaliers, principalement, afin de les former. Ces jeunes garçons devenaient écuyers et recevaient une formation théorique et pratique : latin, mathématique, équitation, combat, stratégie, escrime…

Il y a une chose que j’ai particulièrement appréciée dans ce roman, c’est que l’on s’attache facilement à tous les personnages, qu’ils soient bons ou mauvais. Ils sont tous charismatiques à leur façon.

Quel est ton personnage préféré, et celui qui a été le plus difficile à donner vie ? (et pourquoi)
Mon préféré, c’est Guilendria. Et encore plus maintenant que j’ai presque fini d’écrire le tome 2. Elle m’émeut depuis le début, j’ai une vraie admiration pour elle, pour sa force intérieure. Elle prend une dimension incroyable au fil de l’histoire. Celui avec lequel j’ai le plus de mal, c’est Deijan. Je crois que j’ai trop bien réussi à le rendre antipathique et j’avoue avoir du mal à inverser la tendance. Il a du mal à se laisser faire, je ne sais pas comment le prendre… Ifhoras a été une vraie surprise, en revanche ! Je n’avais pas prévu de l’aimer. Il ne devait avoir qu’un petit rôle de méchant et il s’est auto-propulsé troisième personnage principal sans me demander mon avis, mais je suis ravie !

Durant une bonne partie du roman, Guilendria découvre plusieurs facettes de la relation entre mari et femme. La romance a-t-elle beaucoup de place dans tes histoires ?
L’amour a beaucoup de place. La romance… j’avoue avoir un peu de mal avec ce concept particulier, que je trouve étriqué et figé. J’aime par-dessus tout être libre, mélanger les genres et faire ce que je veux avec mes histoires et mes personnages, au grand dam du « système » littéraire français qui aime tout mettre dans des petites cases bien rangées. Donc l’amour, le romantisme, la passion, les sentiments, les émotions, oui, ça a une place énorme dans tous mes écrits.

Combien de temps te faut-il pour écrire un roman ?
J’écris des romans courts, et heureusement ! Sinon, il n’en sortirait qu’un tous les trois ans ! Je mets longtemps à cause de mes multiples activités et du temps que je passe en recherches. Guilendria m’a pris un an et demi. Le second tome, un an à peu près.

À la fin du roman, j’ai une idée assez précise de ce que pourrait donner la suite et je suis très curieuse de lire si j’ai raison ou tort.

Quand sortira la suite de Nordie ?
Si tout va bien, la sortie numérique est prévue pour le mois de mai, et la sortie papier, probablement en septembre, comme pour Guilendria.

Quels sont tes projets d’écriture cette année ?
Quand j’aurai terminé le tome 2 de Nordie, j’ai deux projets pour lesquels j’ai déjà dit oui. Deux nouvelles que je dois écrire dans le courant du printemps et qui sortiront dans l’année. Après, j’hésite…

J’ai plein de possibilités : le troisième tome de Nordie (avec de nouveaux personnages à l’honneur), un spin off de Ève aux sables dormant (avec d’autres personnages et qui se passerait pendant l’histoire principale), ou… j’ai une trilogie fantasy à moitié écrite qui hiberne dans mes tiroirs…

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Et puis j’ai très très envie de me frotter à la littérature jeunesse. J’aimerais écrire un roman fantasy pour les 10-12 ans. Bref, je ne manque pas de projets, je manque de temps !!

Merci beaucoup d’avoir pris du temps pour répondre ! Je suis ravie d’avoir découvert ta plume et me réjouis de découvrir la suite de Nordie.
Merci à toi, je te retourne le compliment !

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